Claire Brest souligne à quel point Le culte de l’auteur "gratte où ça fait mal"
« Il est des livres qui sans doute agacent, mais qu’il est bon de lire. C’est le cas de l’essai, aux accents parfois pamphlétaires, de l’universitaire Geneviève Sellier Le culte de l’auteur sous titré Les dérives du cinéma français, ouvrage décapant « né du désir d’aller plus loin dans l’analyse de la crise que vit actuellement le cinéma d’auteur français ». Si la démarche, iconoclaste, n’épargne ni les institutions publiques, ni la critique cinématographique, ni « la politique des auteurs » (le masculin dit « universel » faisant ici sens !) chère aux Cahiers du cinéma, sa grande force est, dans le sillage de #MeToo, de gratter là où ça fait mal. Et d’inviter à porter un « regard neuf », traversé par les « questions de genre et de classe » sur un certain nombre de films que la notoriété de leurs « grands auteurs » a pu rendre intouchables. C’est désagréable, parfois sans doute excessif, mais s’attaquer aux statues est salutaire, et d’une violence assurément moindre que la violence systémique exercée par celles-ci, mise à jour par l’autrice dans son ouvrage, et actuellement documentée par une commission de l’Assemblée Nationale… »
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