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Noël Burch
Noël Burch est réalisateur, critique et historien du cinéma. Il a publié notamment :
– La Drôle de Guerre des sexes du cinéma français 1930-1956, avec Geneviève Sellier (1996 ; réed. 2005) ;
– De la beauté des latrines : pour réhabiliter le sens au cinéma et ailleurs (2007) ;
– Ignorée de tous… sauf du public : 15 ans de fiction télévisée française 1995-2010, avec Geneviève Sellier (2014) ;
– L’amour des femmes puissantes (2016).
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Le Couperet
Ce court texte est une lettre écrite au Monde Diplomatique (mais non publiée) à la suite d’un article d’Ignacio Romanet (« Un conte amoral », mars 2005) louant sans réserve le film Le Couperet (2005) de Costa-Gravras, l’histoire allégorique d’un ingénieur chimiste qui, ayant perdu son travail, et postulant un nouvel emploi, entreprend d’assassiner ses concurrents... L’enthousiasme de Romanet est simplificateur. Certes, cette fable met en scène les souffrances causées par la >>>>>>>
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La Minute de vérité
Dans notre livre La Drôle de guerre des sexes du cinéma français, ma camarade Geneviève Sellier, traitant des quelques huit films que tourna Jean Gabin entre 1946 et 1954, écrivait ceci : “… les échecs plus ou moins cuisants de ces films peuvent sans doute se comprendre, indépendamment de leur qualité variable, comme un certain refus de la part du public de voir la grande star masculine de l’avant-guerre (et la seule possédant une véritable aura érotique), devenir cette figure >>>>>>>
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L’hirondelle / Die Schwalbe
East is East and West is West And never the twain shall meet Rudyard Kipling Hier, dans une rame de métro entre Concorde et Sablons, j’ai été témoin d’une scène pénible. Un immigrant – de l’Europe de l’Est ? du Moyen-Orient ? – ne cessait de hurler à tue-tête, mélange des phrases en anglais et d’autres dans un très mauvais français, sa haine des nantis de ce pays riche, de nous les voyageurs autour de lui, de notre arrogance, de notre mépris des pays pauvres... Un fou ? Un ivrogne ? >>>>>>>
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Il sole negli occhi/Le soleil dans les yeux
________________________________________________ Depuis mes premières élucubrations formalistes il y a cinquante ans, il ne m’est jamais arrivé d’écrire sur le cinéma italien. Depuis peu je découvre, surtout grâce au câble, ce cinéma des années 1950 et 1960, des Dino Risi, Mario Monticelli, Damiano Damiani etc., souvent avec ou même réalisé par Alberto Sordi... auquel je voue une admiration sans bornes. À cette époque j’étais dans l’art pour l’art, très loin de tout souci politique, et >>>>>>>
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Honour
Cette notice doit être qualifiée de billet d’humeur au sens fort. Adapté du livre de Caroline Goode (Honour, Achieving Justice for Banaz Mahmod, éd. Oneworld Publications, 2020) par la scénariste Gwyneth Hughes (La Foire aux vanités) et réalisé par Richard Laxton, Honour est un téléfilm britannique en deux parties, réalisé en 2021et diffusé sur Arte. Le sujet ? Une enquête de la police sur l’assassinat d’une jeune femme de la communauté kurde, enquête vue du point de vue de la police, >>>>>>>
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Gone Girl
Je crois bien que l’une des principales raisons qui fait que je préfère regarder les films, y compris les films récents, sur le câble plutôt qu’en salle est la facilité d’en sortir… d’une pression du pouce, au lieu d’avoir à se lever, se rhabiller, déranger ses voisins, et sans le regret d’avoir perdu le prix du billet. La première fois que j’ai regardé Gone Girl j’ai exercé ce privilège au bout d’une heure environ. Car, si j’avais été absorbé jusque là par cette histoire d’un homme qui >>>>>>>
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Flickan I Frak / dernière projection:12 septembre
Flickan I Frak (La Fille en queue de pie, 1926) film suédois de Karin Swanström, projeté dans le cadre du programme « Les Pionnières » de la fondation Jérome Seydoux : dernière projection : mercredi 12 septembre Grâce à une heureuse initiative de la Fondation Jérôme Seydoux [11] qui présente une série de films de quelques réalisatrices, productrices et scénaristes du cinéma muet, longtemps et encore aujourd’hui si négligées, nous avons découvert un film étonnant : Flickan I Frak >>>>>>>
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Femmes amoureuses de maris gays
______________________________________ Les hasards de la programmation du câble m’ont permis de découvrir, à quelques semaines d’intervalle, deux films de qualité exceptionnelle produits à soixante ans de distance, l’un en Angleterre, l’autre en Russie, qui tous deux traitent d’homosexuels mariés et des souffrances de leurs épouses. Qui plus est tous deux s’engagent directement avec la réalité humaine de leur époque. Le film anglais, Victim (Basil Dearden, 1961) est une critique >>>>>>>
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En attendant un miracle
Autant par habitude que par désœuvrement, je regarde systématiquement les polars des deux collections régionalistes (« Mystère à... » et « Meurtres à… ») diffusées depuis quelques années sur FR2 /FR3... On ne peut pas dire que ces téléfilms soient d’une qualité exceptionnelle. Leur scénario adhère à un format commun et figé – un couple d’enquêteurs, généralement un homme et une femme, dont l’un/e ou l’autre est natif/ve du lieu ou y a ses racines, et qui ont au départ de l’enquête un >>>>>>>
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Elle l’adore
Le philosophe Anselm Jappe, dans sa critique approfondie du « capitalisme post-moderne », nous parle, après d’autres penseurs, « d’une « infantilisation qui [en] constitue l’un des traits les plus marquants ». Et de citer les ravages des play-stations et autres : « La standardisation de l’imaginaire par les jeux vidéo, pour ne citer que cet exemple particulièrement flagrant, appauvrit l’être humain en formation autant que le fait de porter des briques toute la journée déforme son corps » >>>>>>>
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Child’s Play / Les yeux de Satan
Un film sans femmes (ou presque...) Du point de vue matérialiste, l’histoire du cinéma étasunien depuis la fin du muet comporte des hauts et des bas bien identifiés. Je vois trois périodes à privilégier : 1° 1929-1934 : depuis le krach de Wall Street qui a privé Hollywood d’un public populaire appauvri et mis les studios dans l’obligation d’attirer un public plus “averti”, notamment en traitant des sujets jusques là tabou comme les rapports entre sexe et argent [19]... jusqu’à ce >>>>>>>
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Camp X-Ray
____________________________ La différence entre démocratie et dictature ? La dictature, c’est : « Ferme ta gueule ! » La démocratie, c’est : « Cause toujours… » Aux USA, ce n’est pas pour rien que l’extrême droite déteste Hollywood où séviraient les « libéraux » haïs – ces « communistes » selon leur vision du monde. Et en effet, on peut s’étonner de voir à quel point les idées du Tea Party et assimilés sont pratiquement absentes de toute la production hollywoodienne au sens large >>>>>>>
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C’est arrivé entre midi et trois heures
From noon till three Et voici, grâce à la table d’hôte [27] du câble, un petit western très original des années 1970, quand Hollywood revisitait ses grands genres, souvent dans un esprit de satire sociale... Mais contrairement à ce que pense de manière typiquement “neutralisante” un collaborateur de Télé-Cable satellite, le propos de ce film n’est pas de « démythifier les légendes du Far-West », son ambition est plus large : il dénonce l’emprise de la culture et des médias de masse >>>>>>>
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Arletty, une passion coupable
Dans le désert actuel des téléfilms unitaires, cette morne succession de polars aseptisés, celui-ci fait agréablement tache. Signé d’un réalisateur à qui l’on doit, entre beaucoup d’autres films, Fleur de Sel (1998), joli portrait d’une petite communauté d’épouses de prisonniers, installées à l’Île de Ré pour être près de leur compagnon, Aurélien (2003), belle adaptation du roman le plus féministe de Louis Aragon, Divine Émilie (2007), évoquant la vie de la mathématicienne et amie de >>>>>>>
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Anti-puritanisme et « momisme » à Hollywood au crépuscule du code Hays
Le “puritanisme américain” est un cliché très ancien. Comme tous les clichés, il comporte une part de vérité. Mais Leslie Fiedler remarque [35] que cette façon de nommer la peur de la sexualité, y compris dans le langage, qui a longtemps caractérisé cette société, insulte quelque peu les Puritains fondateurs de la Nouvelle Angleterre, qui n’avaient aucun problème pour parler explicitement de sexualité, tout en réprimant férocement les écarts réels. Depuis la fin des années 1920 jusqu’à >>>>>>>
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10 North Frederick
Étudiant le cinéma français des années trente, Geneviève Sellier et moi avons été amené.e.s à réfléchir longuement sur la thématique dont on peut dire qu’elle domine cette décennie : la relation symboliquement incestueuse entre un homme d’âge mur, incarné par les seules véritables vedettes de l’époque – les Raimu, Guitry, Baur, Vanel et autres Berry – et une (très) jeune femme. C’était une relation qui allait de soi, et même si elle débouchait sur une issue tragique, elle ne fut jamais >>>>>>>
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